fiche hess

E.Frasy l'interview


EFRAZY
E.Frasy l'interview

01. Salut E.FRASY! Tout d'abord, merci à toi d'avoir accepté cette interview! Peux-tu te présenter pour les auditeurs qui ne te connaitraient pas ? 

Bonjour à tous, moi c’est E.FRASY, rappeur du collectif CLAN-DESTIN, originaire de Hyères (83), 28 ans. 
 




02. D'où te vient ce pseudo d’E.FRASY ? 

En fait c’est le prénom de ma grand-mère (Euphrasie), que j’ai re-orthographié à ma façon. 
  


03. Quelles sont tes influences musicales et comment en es-tu venu au Rap ? 

À la base, j’aime la musique en général. J’ai tout de même été bercé par la variété française, avec toute la « soupe » des années 80 (le bon comme le mauvais). Mais j’écoute de tout.

En ce qui concerne le rap, c’est dès le début des années 90, en écoutant les débuts d’IAM, NTM, ASSASSIN et autres que je me suis intéressé de plus en plus au mouvement Hip-Hop. Après, le reste a suivi : SENS UNIK, SLÉO, FABE, LA CLIQUA, LES SAGES PO’, MINISTÈRE A.M.E.R, etc… Je ne pourrai pas citer tout le monde car j’aurais peur d’en oublier ! Mes influences tournent essentiellement autour du Rap français. 
  


04. Tu fais partie du collectif CLAN-DESTIN, quels en sont les différents membres et comment a débuté cette collaboration ? 

PARIN et KOROZYF, les deux autres rappeurs du collectif, sont des amis d’enfance du « quartier ». Avec KORTEZ, le DJ, on s’est rencontré sur un concert, il habitait à côté de chez nous et le feeling est super bien passé… Les choses se sont faites ensuite tout naturellement. 
  


05. Passons à présent à ton actualité musicale. Tu as sorti début Mai 2008 ton premier album solo (« Entre Deux », ndlr), dans les bacs du Sud de la France, quelle est la signification de ce titre ? 

« Entre Deux » signifie plusieurs choses, c’est expliqué en détail dans le 1er morceau de l’album, qui de fait s’appelle aussi « Entre Deux ». L’album lui est né entre deux époques, entre deux faits marquants de ma vie (le décès de ma grand-mère et la naissance de mon fils), c’est aussi le résultat de ma « double personnalité », de ma « double culture », de la « double ambiance de l’album » avec d’un côté mon univers personnel et de l’autre l’univers des collaborations (vocales et instrumentales), un côté égotrip et un côté textes à thème, etc… 
  


06. Depuis combien de temps taffes-tu sur cet album, et dans quel état d'esprit l'as-tu abordé ? 

Depuis 2002 ! J’ai fait les choses tranquillement, et à partir du moment où j’ai sollicité d’autres personnes pour le projet (featurings et instrus), je ne pouvais plus reculer. Je me devais d’aller au bout ne serait-ce que pour honorer leur participation. 
  


07. Quels sont les featurings et producteurs de ton album « Entre Deux »? 

Alors pour les featurings : LA DEVISE, LE REZO, ARNALDO [L’Infanterie], JOHN SADEQ (Guerilla Music), HIP HOP PARALLELE ainsi que PARIN & KOROZYF [Clan-Destin].

Et pour les prods : WICKED MATRIX, DJ OL’SHYNE [Le Rezo], DJ BRASCO [DV Corporation], DJ SUPREM [Guerilla Music], DJ FARID [L’Infanterie], DJ STICK [HHP], DJ KORTEZ et moi-même [Clan-Destin]
  


08. Concernant les producteurs et featurings, tu t'es entouré de la "famille" CLAN-DESTIN ou de rappeurs que tu côtoies depuis un moment, pourquoi n'avoir pas sollicité d'autres personnes ? 

Il est vrai que j’ai préféré solliciter les « locaux » et les gens que je connaissais, de plus mon réseau de connections n’est pas si étendu que ça. Et puis de toutes façons j’aime travailler sur la base des rapports humains donc j’ai appelé les gens avec qui j’avais déjà des affinités. Il se peut que les choses se passent différemment sur les prochains projets. Je ne vois pas d’inconvénients non plus à solliciter d’autres artistes avec qui je n’ai pas de contact mais dont j’apprécie le travail. Mais il faut avant tout que le courant passe bien pour que les choses se fassent…  
  


09. Dans le morceau « Notre Ecole », tu parles de l'époque où le Hip-Hop correspondait encore à un style de vie. Regrettes-tu cette époque? Et pourquoi y a-t-il eu de tels changements dans le Rap et le Hip-Hop Français selon toi ? 

Je regrette cette époque par rapport à la simplicité, l’authenticité et la diversité des acteurs.

Il y avait une vraie dynamique. Personnellement je n’ai jamais été ni danseur, ni taggueur etc… mais simplement spectateur et je me souviens avoir été « mordu » de tout ce qui se faisait en Rap français (albums, maxis, mix-tapes, etc…), j’en étais fou.

Je pense que tout cet argent que le Rap a généré est responsable de ces changements. Avant les artistes étaient avant tout portés par la passion. Maintenant ce n’est plus le cas, l’objectif premier est l’argent. Ce qui peut très bien se comprendre, s’il y a du fric à prendre pourquoi pas ? Mais à quelles conditions et à quel prix ? Le marché du disque et son industrie ont également évolué et les mentalités suivent forcément la tendance… Il faut vivre avec son temps ! 
  


10. Dans le morceau « Les Miens », tu parles du chemin parcouru avec ton collectif et les gens qui te suivent. Etait-ce important pour toi de les dédicacer sur un morceau ? 

Je suis quelqu’un de très nostalgique et de très reconnaissant. Il me semblait important de retranscrire un peu cette aventure dans un morceau avec tout ce que cela comporte : le collectif, les connexions, les hauts, les bas, etc... Puisque je suis quelqu’un qui marche essentiellement à l’affectif, le morceau est venu tout seul. D’ailleurs le morceau qui le précède sur l’album « J’aurais compris c’qu’on fit » (track 3, ndlr) est un peu dans le même état d’esprit. 
  


11. Tu rends hommage à ta grand-mère dans un des morceaux de ton album (morceau « Hommage », ndlr), était-ce un thème qui te tenait à cœur ? 

Sans ma grand-mère, je ne serai rien, je lui dois tout. Je savais que j’allais un jour lui rendre hommage sur un titre, j’en avais envie depuis longtemps mais je ne savais pas trop comment m’y prendre. Aujourd’hui le morceau est là et j’en suis très content, surtout pour elle. 
  


12. Ton album est éclectique au niveau des thèmes et productions, as-tu fait ce choix dès le départ ou bien cela s'est dessiné au fur et à mesure de l'avancement du projet ? 

Comme son nom l’indique, il est entre deux. J’avais déjà des trucs en tête, certains textes étaient là, certaines instrus aussi. Pas mal de choses se sont faites aussi au fur et à mesure, en fonction des connections, du temps, de l’argent, mais surtout en fonction de la vie de tous les jours et des impératifs de chacun. Je souhaitais que les invités (featurings) fournissent l’instru afin d’aller encore plus loin dans le concept « Univers Clan-Destin / Univers extérieur ». Cela a été respecté. Tous mes morceaux solos sont donc enregistrés sur mes instrus et celles de DJ KORTEZ. Seul le morceau « Comme je l’entends » est posé sur une instru venant de l’extérieur, DJ BRASCO [DV Corporation] en l’occurrence. 
  


13. Quel regard portes-tu sur la scène Rap en France ?  

Il y a du bon et du mauvais, mais en règle générale, je reste bloqué sur les artistes de « mon époque ».  
 

 

14. Tu habites à Toulon, penses-tu que Paris a encore le monopole sur le Rap à l'heure actuelle ? Où la tendance est-elle en train de s’inverser, avec une scène provinciale de plus en plus développée et qui n'a parfois rien à envier à celle de Paris ? 

Je ne peux rien affirmer. Mais ce que je sais, c’est qu’il y a de très bons rappeurs comme de très mauvais, que ce soit à Paris ou en province. Il faut arrêter aussi de croire que le rap n’existe qu’à Marseille ou Paris, ou même qu’il y a une rivalité entre la capitale et les provinces. Bien sûr qu’il existe une compétition, c’est normal… Il me semble que c’est ce qui nous permet à tous d’avancer. La seule différence avec les grandes villes, c’est au niveau du public, des structures et des moyens existants, mais pas des artistes. Pour parler de ce que je connais et sans chauvinisme aucun, il y a certains artistes en région P.A.C.A qui méritent amplement à ce que l’on s’intéresse à eux ! 
 

 

15. As-tu eu de bons retours des médias ou auditeurs basés sur Paris ? Où la province est-elle plus au rendez-vous concernant ton album ? 

Les gens qui ont écouté le disque me félicitent qu’ils soient de Paris ou d’ailleurs. Le projet a plutôt bien été accueilli. Certains titres ont été joués en radio. Il y a eu un peu de buzz sur le net. Je regrette simplement que l’ensemble des médias ne soient pas davantage au rendez-vous pour soutenir les artistes indépendants. 
  


16. De là où je suis (IDF, ndlr), je trouve que la scène toulonnaise est assez bien développée (GUERILLA MUSIC, SHOW TIME SCHOOL, DJ MAKLEOD, etc.) avec quelques artistes que je connais, mais qu'en est-il vraiment sur le terrain ? 

En ce qui concerne l’agglomération toulonnaise, on se connaît tous. On œuvre un peu chacun de notre côté, avec de temps en temps quelques collaborations par-ci, par-là,  quelques sorties de disques, quelques scènes au compte-goutte, etc… Mais la scène toulonnaise existe bel et bien ! Les artistes sont là ! Certains s’invitent,  d’autres s’évitent… Peu importe ! Moi je pense savoir qui est qui, après je peux me tromper. Mais je ne veux pas décrire un tableau qui ne m’appartient pas. Moi-même je ne suis peut-être pas irréprochable pour tout le monde. Récemment certains acteurs locaux  gravitant autour du hip-hop et du rap en particulier (dont je fais partie) ont fondé le collectif « SUD-INDÉ », afin de dynamiser la programmation locale et tenter de tisser un réseau plus étendu avec d’autres artistes (émergents et têtes d’affiches). 6 concerts ont eu lieu, l’objectif artistique a été atteint avec grand succès. Financièrement, cela n’a pas été une réussite, mais personnellement je m’y attendais un peu, mais ça ce n’est pas important à mes yeux. Aujourd’hui, je ne sais pas si une programmation sera reconduite, j’éspère que oui… 
  


17. Que penses-tu de la conjoncture actuelle pour l'industrie musicale ? 

Je n’en pense pas grand-chose. Il paraît que le CD va disparaître et que toutes les données seront numériques (clés USB, téléchargement sur plates-formes, etc…). Ils veulent « dématérialiser le support »… On verra bien !
  


18. As-tu d'autres projets en cours (album, featurings, compil', etc.)? Je crois savoir que tu prépares ton second album solo, peux-tu nous en parler un peu plus ? 

Là j’ai mis en ligne sur ma page myspace (www.myspace.com/efrasy) un freestyle inédit,  de 7 bonnes minutes, intitulé « Plus de 100 % son pur sang sud » enregistré dans le cadre de la promo du disque pour relancer un peu tout ça après la sortie.

Sinon je travaille en effet sur le deuxième album, j’ai quelques instrus, quelques textes, mais le chemin est encore très très long…

J’ai également un projet de Street CD avec un concept qui me fera prendre beaucoup de plaisir je l’espère, mais rien n’est arrêté pour le moment. En ce qui concerne les featurings, je suis invité sur des projets qui sortiront dans un premier temps à l’échelle locale… 
  


19. Je te remercie du temps que tu m'as consacré et je te laisse donc le mot de la fin !!! 

Je tiens à remercier les partenaires sur le disque « RADIO UNDA » et « BOUNCE2DIS ». Merci également à GRIZZMINE.com qui joue le jeu. Merci aux gens qui me soutiennent.

À très bientôt j’espère…



 
2008 © Grizzmine & Radio unda


Commentaire


    Facebook